Espèces exotiques envahissantes
La faune
Moustique tigre, comment s'en débarrasser ?
Le moustique tigre est implanté dans les 12 départements d’Auvergne-Rhône-Alpes : on compte 800 communes colonisées et 66% des habitants de la région directement impactés. Face à cette situation, les risques qui pèsent sur la santé augmentent chaque année et invitent à la mobilisation de chacun pour stopper sa prolifération sur le territoire.
Comment reconnaître un moustique tigre ?
Le « moustique tigre », ou Aedes albopictus, est une espèce envahissante, source de nombreuses nuisances pour l’homme dans notre région.
Plus petit que les moustiques que l’on connaissait jusqu’à présent, le moustique tigre mesure en moyenne 5 millimètres. Il est rayé noir et blanc sur les pattes et l’abdomen. Il est très vif, ne fait pas de bruit quand il vole et pique généralement le jour.
Quel risque fait-il peser pour la santé ?
Au-delà des nuisances qu’il peut générer au quotidien, le moustique tigre peut véhiculer des maladies virales (dengue, chikungunya, zika) par le biais de ses piqûres.
Concrètement, le moustique peut contracter une de ces maladies en piquant une personne contaminée, revenant d’un voyage dans les zones tropicales où circulent ces virus. Il peut ensuite transmettre le virus en piquant une autre personne.
En savoir + sur les maladies transmises par le moustique tigre
Où trouve-t-on le moustique tigre ?
Le moustique tigre est aussi à l’aise à la ville qu’à la campagne. Il réapparaît chaque printemps et profite de cette période pour coloniser les contenants naturels ou artificiels de toutes formes : coupelles pour pots de fleur, pneus usagés, jouets, récupérateurs d’eau de pluie, mobiliers de jardin, piscines non entretenues, bâches, etc.). La femelle pond directement sur les parois asséchées de ces contenants, susceptibles de se remplir d’eau. Une fois dans l’eau, les œufs se développent rapidement : il faut compter environ une semaine pour qu’émergent des moustiques adultes. La femelle peut pondre tous les 4 à 5 jours, jusqu'à 150 œufs par ponte.
Il se déplace peu par lui-même au cours de sa vie (quelques mois entre le printemps et l’automne). Il évolue dans un périmètre de 150 mètres autour de son lieu de naissance.
C'est pourquoi, si vous remarquez un moustique tigre chez vous, c’est qu’il est né près de vous : sur un balcon de votre immeuble, dans votre jardin ou chez votre voisin. Votre action est donc cruciale pour stopper son développement.
En savoir + sur les zones colonisées par le moustique tigre en Auvergne-Rhône-Alpes
Comment agir pour se débarrasser du moustique tigre ?
La vie des moustiques tigres est liée à l’eau. L‘empêcher d’accéder à tous les contenants susceptibles d’accumuler de l’eau, c’est se garantir un été plus tranquille.
Pour éviter sa reproduction et limiter les nuisances, il faut supprimer les lieux de ponte et de repos.
Les produits anti-moustiques (insecticides, répulsifs, pièges) ne permettent pas d’éliminer durablement les moustiques, outre le fait que ces produits ne sont pas toujours bon pour l’environnement.
Voici quelques gestes simples et essentiels à renouveler chez soi chaque semaine d’avril à octobre, et qui ne prennent que quelques minutes. En les appliquant, vous empêchez les moustiques tigres de vous envahir !
- Mettre à l’abri ou supprimer tous les contenants où l’eau peut s’accumuler (soucoupes pour les pots de fleurs, pneus, bâches, jouets, mobilier de jardin, pieds de parasols, etc.)
- Vérifier le bon écoulement des eaux de pluie (gouttières, regards, caniveaux, etc.) et entretenir votre jardin (taille, débroussaillage, élimination des déchets végétaux) dans lesquels les moustiques tigres peuvent se reposer
- Changer l’eau des fleurs une fois par semaine
- Couvrir les bidons, citernes ou bassins de récupération d’eau de pluie, les piscines gonflables hors d’usage, retourner les arrosoirs et brouettes
- Faites le tour de votre extérieur dès qu’il pleut, avant et au retour d’une absence prolongée
En savoir + sur les bons gestes à suivre pour venir à bout du moustique tigre
Tous les acteurs (particuliers, collectivités, professionnels) doivent participer à la lutte régionale contre la prolifération de ce nuisible dans les espaces publics et privés.
Même si vous n’avez pas encore identifié de moustiques tigres chez vous, appliquez d’ores-et-déjà ces gestes simples. Une fois installé, il est impossible de l'éradiquer totalement.
Seule la mise en œuvre des gestes permet de diminuer sa présence et donc de réduire sa nuisance et le risque de maladie !
Adoptons les bonnes pratiques, pas le moustique tigre !
Retrouvez toutes les informations sur le moustique tigre, les outils mis à votre disposition et les actions menées dans la région à ce sujet sur la plateforme officielle de ressources sur le moustique tigre en Auvergne-Rhône-Alpes AgirMoustique.fr
Flore
L'Ambroisie
Les 3 espèces d'ambroisie en France
L’Ambroisie à feuilles d’armoise (Ambrosia artemisiifolia L.), l’Ambroisie trifide (Ambrosia trifida L.) et l’Ambroisie à épis lisse (Ambrosia psilostachya DC.) sont des plantes invasives originaires d’Amérique du Nord et capables de se développer rapidement dans de nombreux milieux (parcelles agricoles, bords de route, chantiers, friches, etc.).
Leurs pollens, émis en fin d’été, provoque de fortes réactions allergiques (rhinites, etc.) chez les personnes sensibles. L’Ambroisie à feuilles d’armoise est l’espèce d’ambroisie la plus répandue en France. L’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses) a estimé en 2020 qu’au minimum 1 million de personnes sont allergiques à l’ambroisie en France et que les coûts de prises en charge médicale s’élèvent au minimum à 59 millions d’euros par an.
En plus d’être une problématique de santé publique, les ambroisies sont une menace pour la biodiversité (concurrence avec certains végétaux en bords de cours d’eau) et pour l’agriculture (pertes de rendement dans certaines cultures). En effet, elles peuvent se développer dans des parcelles agricoles aux dépens des cultures et entrainer des pertes de rendements et des coûts de gestion supplémentaires. L’Ambroisie trifide, pouvant atteindre jusqu’à 4 mètres de hauteur et produire jusqu’à 200 graines se développe essentiellement sur les zones agricoles, dans de nombreuses cultures, notamment de printemps.
Les risques pour la santé humaine
Le pollen des ambroisies, émis de mi-juillet à début octobre selon les conditions météorologiques, est très allergisant : quelques grains de pollen par mètre cube d’air suffisent pour provoquer divers symptômes chez les personnes sensibles. Les réactions les plus couramment observées sont des rhinites, conjonctivites, trachéite (toux sèche), asthme et urticaire.
Les symptômes sont saisonniers, avec un pic en septembre, et d’autant plus prononcés que le taux de pollen dans l’air est élevé et persiste pendant plusieurs jours. A l’automne, la tendance évolutive est une plus grande fragilité vis à vis des infections respiratoires hivernales, avec la pérennisation de l’inflammation et de l’hyperréactivité bronchique.
Les risques pour l'agriculture
Le développement des Ambroisies à feuilles d’armoise et trifide dans les cultures peut être spectaculaire du fait de la taille et de la densité des populations. C’est aussi le milieu dans lequel le rôle du stock de semences est le plus important.
Tout nouveau foyer doit être géré rapidement pour éviter :
- des coûts de gestion augmentés jusqu’à plusieurs milliers d’euros (désherbage et travail du sol),
- la réduction de rendement dans les cultures de printemps – même pour une densité faible d’ambroisie – atteignant 13 % à 50%,
- la perte totale de la récolte qui peut être rapidement atteinte,
- le déclassement de la récolte des cultures de printemps dû à présence de graines d’ambroisie.
Dès qu’un pied d’ambroisie est observé, il faut rapidement l’éliminer car il est difficile de d’éradiquer un foyer une fois qu’il est installé.
Règlementation
En France, l’Ambroisie à feuilles d’armoise (Ambrosia artemisiifolia), l’Ambroisie trifide (Ambrosia trifida) et l’Ambroisie à épis lisse (Ambrosia psilostachya) sont classé au code de la santé publique comme espèces nuisibles santé humaine. Il est donc interdit de les introduire, les transporter, les utiliser, les mettre en vente ou en acheter, sous quelque forme que ce soit.
Dans les départements concernés par la présence d’ambroisie ou susceptible de l’être, le préfet détermine par arrêté préfectoral les mesures à mettre en œuvre sur ce territoire et leurs modalités d’application.
Comment lutter contre l'Ambroisie ?
Tout propriétaire, locataire, exploitant, gestionnaire, ayant droit ou occupant à quelque titre que ce soit d’un terrain bâti ou non bâti, doit entretenir ce terrain en y pratiquant un entretien à la fois régulier et adapté, de nature à empêcher la prolifération des pieds d’ambroisie.
L’objectif de cette lutte contre l’ambroisie est d’interrompe le cycle de l’ambroisie en :
- Empêchant la plante de produire du pollen pour limiter les allergies
- Empêchant la plante de produire des semences pour limiter l’invasion
Il est indispensable de poursuivre les actions de lutte sur plusieurs années pour éradiquer la plante.
Si vous trouvez des pieds d'Ambroisie :
- Assurez-vous ou faites-vous confirmer qu’il s’agit bien d’ambroisie. Pour cela consulter la page et/ou la carte de reconnaissance pratique de l’ambroisie. Si vous avez un doute concernant l’identification, envoyez par mail une photo à l’Observatoire des ambroisies.
- Puis signalez là sur la plateforme signalement ambroisie. Cette plateforme permet de cartographier la présence de l’ambroisie en France ainsi que d’en améliorer la gestion.
Si l’ambroisie se trouve sur votre terrain vous devez l’éliminer avant la floraison (entre début août etoctobre). Sinon vous devez informer votre mairie et/ou le référent ambroisie de votre commune.
Vous pouvez retrouver l’ensemble des informations sur les ambroisies sur le site : ambroisie-risque.info
Contacts : observatoire.ambroisie@fredon-france.fr ; Tél : +33(0)7 68 99 93 50
Documentation supplémentaire
Carte de répartition des Ambroisie en France